Note sur Jack Smith

— Michael Krebber

© Jack Smith Archives, Gladstone Gallery, New York et Bruxelles

© Jack Smith Archives, Gladstone Gallery, New York et Bruxelles

Au cours d’une conversation à propos de Jack Smith, un ami m’a parlé du concept de « l’homme superflu ».

J’ai trouvé très drôle l’article de Wikipédia sur ce concept. Il ne correspond pas réellement à la personnalité de Jack Smith mais il nous en dit beaucoup sur le sujet.

On dit dans cet article que c’est un concept littéraire russe dérivé du héros byronien. Je pourrais me contenter de faire un copier-coller ici. On y mentionne Un héros de notre temps de Lermontov, Oblomov de Gontcharov, et d’autres, que je n’ai pas lus.

« … Il fait référence à une personne, qui peut être talentueuse et capable, mais qui ne rentre pas dans les normes sociales. Dans la plupart des cas cette personne est née dans la richesse et le privilège. Ses caractéristiques typiques sont le mépris des valeurs sociales, le cynisme et l’ennui existentiel ; ses comportements typiques sont le jeu, la boisson, les intrigues romantiques et les duels. Il est souvent oublieux, indifférent ou sans empathie avec les problèmes de la société, et peut, par ses actions, heurter les autres par négligence, malgré sa position de pouvoir. Il utilise souvent ce pouvoir pour son propre confort et sa sécurité, et il ne verra que très peu d’intérêt à se montrer charitable, ou à utiliser cette charité pour le plus grand bien. L’homme superflu tentera souvent de manipuler, contrôler les autres ou les réduire en esclavage. Parce qu’il n’a ni intégrité ni ambition, il est souvent égoïste et voit peu d’intérêt à se montrer bienfaiteur ou à aider les autres. Il essayera souvent, par insouciance, de manipuler, avilir ou pacifier les individus au sein de la société, afin d’obtenir plus de confort et de sécurité… ».

On nous dit encore ceci : « … l’homme superflu n’est pas seulement … un autre type littéraire … mais le paradigme d’une personne qui a perdu son but, sa place, sa présence dans la vie » ; avant de conclure que « l’homme superflu est un homme sans domicile fixe ».

Ajoutons que c’est un homme qui peut faire des choses qui en apprennent beaucoup aux autres sur leur propre existence et leur destin, ce genre de choses…

Et puis, on pourrait également admettre que cette personne est incapable d’assurer sa survie, qu’il faut lui donner de la nourriture, un lieu pour séjourner, ou de l’argent pour le loyer. L’ autre personne qui hante mes pensées en ce moment est Warhol.

Smith et Warhol font « cela » de manière différente, mais l’acharnement et les conséquences sont les mêmes. Les deux ont leurs motifs.

Jack Smith, le prédécesseur de… – plutôt que d’accepter des formes d’art qui pourraient être mentionnées ici, je les laisserai de côté, préférant en souffrir, parce que ces formes font mal.

Jack Smith un modèle pour un artiste ? Ce serait trop difficile.

Traduit de l’anglais par Michèle Veubret

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