London, London

— Richard Parry

Communication pour V22: voir http://www.aqnb.com /2011/06/14/v22-has-seen-the-future/

Communication pour V22: voir http://www.aqnb.com /2011/06/14/v22-has-seen-the-future/

Cet essai propose une étude de cas formelle d’une entité entrepreneuriale transnationale de la fin des années 2000 et de son champ culturel ambiant. Cette recherche a été soutenue par le blog d’investigation de Stephen Pritchard, qui a fait un mapping des phénoménologies du « art washing[1] », ainsi que par le Lewisham Art House, un complexe artistique géré par des artistes. Ces deux espaces m’ont permis de revenir sur des situations qui m’ont posé problème à différents moments, dans mon propre confinement culturel, notamment pendant quelques mois en 2012, alors que j’organisais un programme artistique d’été, dans une autre organisation artistique appelée V22. Une réalité particulièrement structurée, une partie d’un contexte culturel Readymade, répertoriant des centaines d’artistes que compte la V22, que se soient comme locataires commerciaux ou comme participants aux expositions. C’est une organisation qui représente les personnes comme garanties culturelles dans des systèmes de spéculations immobilières privées, subventions publiques et de réhabilitation urbaine se recouvrant.

  La V22 a été mise en place en 2006 et est en activité à Lewisham depuis 2013. Lewisham fait partie du Grand Londres, qui compte le plus grand poste de police en Europe, le Goldsmiths College, et le Millwall Football Club. De 2005 à 2015, la valeur totale des propriétés dans le quartier de Lewisham a augmenté de 17,8 milliards de livres[2], encourageant ainsi la spéculation sur le marché immobilier et la dispersion des ménages à faible revenu. Pendant cette période, la République du Zimbabwe a attiré l’attention du monde entier sur les atteintes aux droits de l’Homme et la corruption transnationale associée aux mines de diamants de Marange, découvertes en 2006 au plus fort de la crise politique, économique et humanitaire du pays. Dans le cas de la spéculation immobilière à Londres et de l’exploitation minière à ciel ouvert au Zimbabwe, la valeur est extraite des territoires redéfinis en fonction de leur surface. Cette étude de cas se concentre sur le rôle des artistes de Londres dans les activités associées. Et prends en considration ce que peut signifier être un artiste dans la société (qu’on le veuille ou non) après le Brexit. Et ce qui arrive aux cultures minoritaires lorsque les intérêts transnationaux s’infiltrent dans l’État.

  Après 115 ans, le maire et le Conseil municipal de Lewisham ont privatisé la bibliothèque Manor House Library en 2017[3], en accordant un bail de 25 ans à la V22 Foundation en qualité de « gardiens[4] ». V22 agit aussi comme bailleur commercial en louant des locaux à des « artistes, des entrepreneurs, des start-ups, des entreprises sociales, des organismes de tech for good, des organisations à but non lucratif et des travailleurs indépendants[5] ». En 2013, V22 London Ltd. a obtenu du Conseil municipal de Lewisham un bail de 125 ans pour un autre bâtiment public voisin, la Louise House[6]. En 2016, V22 London Ltd. a sous-loué cet immeuble à la V22 Foundation pour une durée de 123 ans, moyennant 100 000 £. D’après la PDG de V22, cette location est « possible à condition que V22 London commercialise l’immeuble sans la subvention qu’il propose aux artistes en tant que fournisseur de studios[7] ». Il s’avère que le service de subvention du Conseil des Arts d’Angleterre a souscrit à cette transaction commerciale motivée par le profit et l’a financée[8].

Quelle subvention ?

  - Artiste locataire anonyme d’un studio V22

L’organisation communautaire privilégiée par le conseil est V22, alors qu’une consultation publique a montré que le choix de la population se portait sur Arts Network. S’il s’agissait d’une véritable consultation, pourquoi le conseil ignore-t-il les souhaits du public ? La V22 Foundation a peut-être des objectifs caritatifs, mais ce n’est pas une organisation caritative. […] Abandonner les services publics aux mains d’une entreprise privée est scandaleux ! 

  - Save Lewisham Libraries blog[9]

  L’espace public que s’est approprié V22 par un effet de levier et qu’elle gère selon des principes commerciaux est présentée comme « un centre communautaire pour la promotion des arts, de l’éducation et du bien-être personnel et physique des résidents locaux[10] » exploité par des « bénévoles de la communauté locale[11] », mais ça ne fait pas pour autant de la V22 Foundation une organisation caritative. La V22 Foundation n’a pas d’administrateurs. Elle n’est soumise à aucun contrôle indépendant et n’est pas régie par la Charity Commission (organisme régulateur des associations caritatives britanniques). La V22 Foundation est une société privée à responsabilité limitée[12] (SARL) fondée et gérée par Tara Cranswick/V22 Plc[13], sa société mère. L’acquisition de ces bâtiments a permis l’obtention d’un financement de 315 000 £ accordé par le Conseil des Arts d’Angleterre en 2015. L’offre a été adressée à Kathleen Tara Cranswick en tant que directrice de la V22 Foundation. Le 30 septembre 2015, le Conseil des Arts d’Angleterre a reçu une facture certifiée pour le paiement direct de 123 697,37 £ de cette subvention[14]. Le détail de la facture attribue 100 000 £ à la « prime payable à V22 Ltd », tandis que les montants de 5 400 £ et 7 095,60 £ sont affectés à « V22 London Ltd ». Cette facture est signée par Kathleen Tara Cranswick en tant que directrice de V22 London Ltd.

  Une SARL est une entreprise dont les titres peuvent être cotés ou négociés en bourse, mais pas nécessairement. Une SARL peut être détenue de manière privée. Les SARL enregistrées au Royaume-Uni sont réglementées et tenues par la loi de publier leur situation financière complète et exacte afin de permettre aux actionnaires de déterminer la valeur réelle des actions de l’entreprise. V22 Plc (la société mère de V22) n’est pas enregistrée au Royaume-Uni. V22 Plc est enregistré sur l’Île de Man[15]. Voici comment V22 décrit ses activités dans un rapport provisoire destiné aux investisseurs, signé par Kathleen Tara Cranswick, directrice et coprésidente de V22 Plc :

Le succès de notre stratégie immobilière se traduit également par l’augmentation de la valeur nette des actifs. Notre filiale V22 London Ltd a eu le plaisir de conclure un bail de 125 ans pour le bâtiment de Louise House situé à Forest Hill, Londres, au mois de mai de cette année. […] V22 London a cédé le bail emphytéotique du bâtiment à l’arrière de la propriété à la V22 Foundation. La V22 Foundation a obtenu une importante subvention du maire de Londres et du Conseil des Arts d’Angleterre[16].

  Outre son rôle d’investisseur dans le groupe V22, Kathleen Tara Cranswick détient d’autres intérêts. Elle occupe notamment un poste de directrice chez V220 Ltd. (gestion de biens immobiliers à forfait ou sous contrat), In Ladywell Ltd. (location et exploitation de biens immobiliers propres et loués) et African Agronomix (mines et carrières[17]). V220 Ltd. est dirigé par Tara Cranswick et Bruce McRobie. Ce dernier est géomètre-expert en projets de développement immobilier pour l’arrondissement de Lambeth à Londres (et anciennement des communes de Hackney et Tower Hamlets). Il est aussi le deuxième directeur-investisseur de V22. Outre ses intérêts dans le groupe V22, il occupe un poste de directeur chez V220 Ltd., Mornington Road (Block H) Management Company Ltd. (gestion immobilière) et Shakey Isles Ltd (achat/vente de biens immobiliers propres).

  Les comptes de la société mère de V22 sont basés sur l’Île de Man, une juridiction fiscale offshore[18]. Fondamentalement, on ne sait pas vraiment comment sont comptabilisés ces 123 697,37 £. Les résolutions et les transactions conclues entre les différentes composantes de V22 sont imprécises. La commune de l’actionnariat de V22 ainsi que les bénéficiaires finaux sont indéfinis. V22 fait régulièrement référence à « l’impact social », à la « responsabilité sociale », à ses « compétences sociales » et son « investissement éthique », mais cela n’implique apparemment pas de présenter ses comptes et ses déclarations de revenus dans le pays où elle exerce ses activités[19]. Si le groupe V22 n’a rien à cacher, pourquoi est-il basé dans un paradis fiscal extraterritorial ? Pourquoi, dans son effort de « contribuer à la solidité des organisations en leur fournissant les bâtiments et les équipements dont ils ont besoin pour exercer leurs activités[20] », le Conseil des Arts d’Angleterre accorde-t-il des subventions à des investisseurs immobiliers étrangers ?

  Le Conseil des Arts d’Angleterre a accordé à V22 London Ltd, filiale de V22, une subvention de 5 000 £ en 2008[21], à laquelle s’ajoute la subvention de 405 000 £ offerte à la V22 Foundation entre 2011 et 2015[22]. D’où vient cette définition limitée et sélective de la structure et des activités du groupe V22 ?

Notre financement est basé sur des projets, il n’a pas de but lucratif et est dissocié des coûts de fonctionnement de l’organisation. […] L’organisation reste entièrement responsable de tous les aspects de son activité. Par conséquent, nous ne sommes pas en mesure d’intervenir directement. […] Je vous conseille de contacter directement la V22 Foundation, […] qui pourra peut-être vous donner plus de précisions et vous expliquer comment elle a utilisé la subvention du Conseil des Arts d’Angleterre[23].

  À l’évidence, V22 n’est pas la V22 Foundation et la V22 Foundation n’existe pas isolément. En 2013, la PDG de V22 a défini V22 comme « trois entreprises complémentaires[24] ». Dans ses demandes de bourses pour les arts (« Grants for the Arts ») de 2011, 2012, 2013 et 2014, elle déclare que V22 est « l’autre nom (éventuel) » pouvant désigner la V22 Foundation[25]. La suggestion que les 123 697,37 £ de subvention sont « dissociés des coûts de fonctionnement de V22 » paraît donc déroutante. Il semblerait que la structure de V22 implique un risque que la PDG du groupe puisse transférer, recevoir et bénéficier des subventions publiques à trois niveaux :

1. La rentrée d’argent que représente la subvention (accordée à la V22 Foundation) d’abord ;

2. Le flux de trésorerie/capital d’exploitation (recettes de V22 London Ltd/Plc.) ensuite ;

3. Et enfin, divers avantages personnels (hausse du cours des actions/dividendes/bénéfices d’exploitation de V22).

  Tandis que V22 étend sa définition de la fourniture de studios à des prix abordables dans le sud de Londres, ses artistes locataires paient 370 %[26] de plus pour accéder à des « espaces de création par rapport aux schémas préexistants non subventionnés ». Le loyer de ces espaces est une importante source de revenus pour V22[27]. Les propriétés louées à bail faisant partie du portefeuille de V22, dont la (V22) Louise House, rapportent aussi au groupe des revenus importants[28], tout comme l’injection de fonds publics[29]. Tous ces facteurs contribuent à augmenter le bénéfice net de V22 dont profitent les actionnaires :

M. McRobie détient aujourd’hui 3 566 788 actions ordinaires, soit 11,39 % du capital-actions ordinaire émis de l’Entreprise.

  - Participations dans V22 Plc, 4 février 2016[30]

Kathleen Cranswick, directrice exécutive de l’Entreprise […] détient aujourd’hui 3 349 444 actions ordinaires, soit 10,7 % du capital-actions ordinaire émis de l’Entreprise. Dans le cadre de l’achat d’actions, Mme Cranswick a également reçu 3 000 000 actions A différées et 3 000 000 actions B différées de l’Entreprise (« actions différées »). […] Mme Cranswick dispose aujourd’hui de 27,3 % du capital donnant droit au vote dans l’Entreprise.

  - Transactions des dirigeants de V22 Plc, 4 février 2016[31]

Par rapport à l’année précédente, V22 PLC a enregistré une hausse de son bénéfice net, passant d’une perte de 40 380 £ à un bénéfice de 893 440 £, essentiellement grâce à l’augmentation des recettes (passées de 822 310 £ à 1,24 million £). En effet, tandis que les frais liés aux coûts des biens, aux ventes, aux coûts généraux et administratifs ainsi qu’à la dette exprimée en pourcentage des ventes ont augmenté, la hausse des recettes de 51,36 % a suffisamment pesé pour permettre une amélioration du bénéfice net.

  - Financial Times[32]

  La structure de V22 semble manquer de cohérence. Un ancien employé affirme que son salaire était payé indifféremment par V22 Ltd, la V22 Foundation, voire aucun des deux. Des artistes affirment ne pas savoir qu’ils ont été désignés comme « partenaires » dans des demandes de financement spéculatif faites auprès du Conseil des Arts d’Angleterre. En 2009[33], 2011[34] et 2012[35], la PDG a autorisé sa propre rémunération en tant que directrice de V22 en actions V22, en partie sous forme de transactions hors marché[36]. Des rapports montrent que la PDG a accordé à V22 un prêt personnel de 15 000 £, remboursable à un taux d’intérêt de 7 %[37].

  Roy Tucker, « administrateur non exécutif[38] » de V22 Plc, est décrit par Graham Aaronson (Queen’s Counsel) comme « un auteur ingénieux de mécanismes d’évasion fiscale destinés aux personnes à haut revenu[39] ». Il est aussi le directeur de Vast Resources, ex-African Consolidated Resources[40] renommé en 2014. En 2013, Andrew Noel Cranswick a démissionné de son poste de PDG d’African Consolidated Resources[41] suite à des accusations de « contrebande de métaux précieux, d’externalisation de devises étrangères et d’évasion fiscale[42] » par les gouvernements australien et zimbabwéen.

L’évasion fiscale était le grand phénomène financier des années 1970, comme le démembrement des actifs l’a été dans la décennie précédente, et personne n’a mieux réussi dans ce domaine que Roy Tucker et Ronald Plummer avec Rossminster. Tous les deux sont devenus millionnaires en proposant des mécanismes d’évasion fiscale aux hommes d’affaires ordinaires et aux grandes fortunes. Le succès incroyable de Rossminster était le résultat direct des taux d’imposition impitoyables mis en place par le gouvernement travailliste en 1974. Ce mécanisme reposait sur un réseau de sociétés écrans d’une complexité insensée, basées dans des refuges fiscaux tels que Guernesey et l’Île de Man.

  Nigel Tutt,Tax Raiders: The Rossminster Affair[43]

Andrew Cranswick, le patron d’African Consolidated Resources (ACR), poursuivi pour acquisition frauduleuse de concessions d’extraction de diamants, a fait d’étonnants aveux, déclarant avoir participé à des activités douteuses en profitant des systèmes de surveillance « laxistes » du Zimbabwe. Parmi ces activités figurent la contrebande de métaux précieux, l’externalisation de devises étrangères et l’évasion fiscale. Ces révélations surprenantes ont été publiées la semaine dernière par le journal australien Business Day, qui possède la transcription de l’entretien entre Andrew Cranswick et l’administration fiscale australienne (Australian Tax Office, ATO) qui a prononcé, le mois dernier, la faillite de cet hommes d’affaires controversé en raison d’une dette fiscale de plus de 1,1 million de dollars australiens.

  - maravi.blogspot.co.uk[44]

« Cet homme n’exploitera plus de mines dans ce pays tant que je serai ministre. Cranswick, à lui tout seul, a créé tout ce chaos. Cet homme blanc ne donne même pas de travail, son entreprise est enregistrée en Grande-Bretagne mais il tient le Zimbabwe en otage », a déclaré Obert Mpofu[45].

ACR possède un titre juridique l’autorisant à exploiter les mines de diamants de Marange, mais le gouvernement a forcé l’entreprise, de façon controversée, à quitter les terrains riches en diamants alluviaux il y a environ quatre ans.

En fait, nous avons reçu un message d’Israël, du président du processus de Kimberly, nous informant qu’ils n’ont pas l’intention d’écouter Cranswick et qu’ils veulent qu’on aille de l’avant. Il est responsable de tout ce gâchis, nous empêchant d’utiliser nos ressources pour aider le pays. Nous subissons des sanctions uniquement à cause de cet homme », a déclaré Obert Mpofu, accusant les médias d’accorder plus de poids aux déclarations de Cranswick qu’à celles du gouvernement. « Il s’est servi efficacement des médias. » 

  - E-mail de Wikileaks ID 326641[46]

  V22 a émis des actions sans droit de vote pour sa collection d’art, destinées aux artistes dont les œuvres figurent dans cette collection. Cela lui permet d’arguer d’une « structure commune de l’actionnariat », comme cela est présenté aux actionnaires et aux parties prenantes, compensée par la valorisation de leur travail. Parmi les parties prenantes de V22 figurent le Conseil municipal de Lewisham et le Conseil des Arts d’Angleterre. Les actionnaires présents ou passés de V22 incluent Bruce McRobie, Kathleen Tara Cranswick, Fergal Stapleton[47], Rebeca Warren[48] et d’autres personnes préférant rester anonymes. Fergal Stapleton est un des dirigeants de la V22 Foundation[49]. Son travail artistique inclut « une commande » de V22 London Ltd. d’un montant de 18 000 £ pour réaliser un « jardin communautaire », une œuvre d’art payée avec la subvention versée à la V22 Foundation par le Conseil des Arts d’Angleterre[50].

  Le Conseil municipal de Lewisham n’a pas proposé au Lewisham Arthouse de devenir le « gardien » de Louise House. Le Lewisham Arthouse est un organisme caritatif enregistré qui propose aux artistes des installations en accès libre, travaille dans l’arrondissement depuis 25 ans et entretient l’ancien bâtiment de la bibliothèque de Deptford depuis 1993. Les services publics fournis par le Lewisham Arthouse sont directement comparables à ceux de V22. Du point de vue économique, les installations, les ressources et les programmes proposés par le Lewisham Arthouse sont plus accessibles aux résidents de Lewisham car les tarifs sont basés sur le revenu médian des artistes londoniens[51] et non dictés par une logique marchande. De plus, contrairement à V22, le Lewisham Arthouse est un organisme caritatif doté d’administrateurs qui présente des résultats constants et cohérents dans le domaine de l’éducation et des arts, avec notamment des programmes de résidence d’artistes. Autre fait notable, le Lewisham Arthouse ne reçoit pas de gros financements publics du Conseil municipal de Lewisham ni du Conseil des Arts d’Angleterre. Naturellement, l’offre culturelle du Lewisham Arthouse axée sur les artistes ne nécessite aucun actionnaire offshore, pas plus que des directeurs-investisseurs ou des biens privatisés. Le capital culturel créé par les artistes, le public et les communautés de Lewisham n’est pas limité, soumis à des intermédiaires ou détourné par la spéculation commerciale.

  Alors pourquoi une société privée (une filiale « appartenant » à un instrument d’investissement offshore) semble avoir plus de facilité à louer des bâtiments publics qu’un organisme caritatif reconnu qui œuvre dans la commune depuis 25 ans ? L’explication serait-elle à chercher du côté des liens historiques controversés entre les conseillers municipaux de Lewisham, les projets de « réaménagement », l’ancienne composition du cabinet municipal et les possibilités accrues offertes à un actionnariat offshore anonyme ?

Le Conseil de Lewisham voulait saisir le terrain de Millwall[52], expulser le Millwall Community Trust, la fiducie appréciée du club de football local, et vendre les terres à Renewal, un promoteur basé dans un pays offshore. […] Renewal a été fondé par deux ex-membres du Conseil municipal de Lewisham, dont l’ancien maire travailliste de la commune. Les propriétaires et les administrateurs des promoteurs se cachent derrière le voile du secret dans les îles Vierges britanniques et l’Île de Man.

  - Barney Ronay, The Guardian, 25 janvier 2017[53]

« L’enquête examinera les circonstances qui entourent la réhabilitation des terrains dans les zones de New Bermondsey/Surrey Canal afin de déterminer si le Conseil municipal (de Lewisham), ses membres et ses représentants ont agi correctement et avec diligence en prenant leurs décisions concernant la réhabilitation de ce terrain. »

  - Discours d’ouverture de l’enquête indépendante de New

  Bermondsey/Surrey Canal, présidée par Lord Dyson[54]

  Au vu du registre des intérêts du Conseil municipal de Lewisham, la participation indirecte (par exemple une entreprise offshore qui exerce indirectement ses activités à Lewisham via ses filiales) ne fait pas partie des intérêts qui doivent être déclarés[55].

  En plus de leur assurer un financement public et des biens, les artistes de Londres, signent à contrecœur des revendications que leurs propriétaires spéculatifs font sur l’avenir. Par exemple, en tant que PDG de V22, Kathleen Tara Cranswick est consultante auprès de l’équipe d’assistance spécialisée du maire. Ce dernier établit des politiques et des budgets pour le logement, la planification et l’environnement. Et son équipe d’assistance spécialisée défends « d’excellents résultats » en matière de réhabilitation urbaine[56]. La PDG de V22 est membre du groupe de travail de la collectivité du Grand Londres dédiée à « l’avenir des espaces de travail durables à Londres[57] ». Elle est subordonnée au bureau du maire de Londres et à la collectivité du Grand Londres via le Groupe consultatif sur les studios d’artistes. En tant que membre de ce Groupe, Kathleen Tara Cranswick contribue à orienter les mesures visant à « protéger » l’offre de studios d’artistes contre les marchés immobiliers exclusifs de Londres. Pourtant, les dirigeants de V22 sont eux-mêmes impliqués dans ces marchés immobiliers, notamment par leurs mandats d’administrateurs, les actions qu’ils détiennent et leurs autres intérêts commerciaux. Les artistes s’accordent généralement à dire que le déplacement et le rachat/la privation des droits qui vont de pair avec ces marchés sont contreproductifs et entraînent une hausse de leurs loyers. En fin de compte, c’est à ses actionnaires disposant du droit de vote que V22 rend des comptes. C’est ainsi que naît un conflit d’intérêts non résolu à ce jour entre la spéculation immobilière et les services culturels :

Boris, je vais le rédiger moi, ton rapport :

Les artistes apportent une immense contribution à la ville de Londres et à l’économie britannique.

L’art est la plus grande force civilisatrice dont nous disposons.

Les artistes ont besoin d’espace.

La GLA [collectivité du Grand Londres] et les conseils locaux disposent de bâtiments publics.

Il est aussi en ton pouvoir de réserver un petit espace dans chaque nouvelle construction.

Fais-le.

  - Tara Cranswick, 14 février 2014[58]

En 2015, Boris Johnson a accordé à V22 un financement de 133 000 £ via le High Street Fund de la collectivité du Grand Londres pour le « projet de Dartmouth Road, à Forest Hill[59] ». Le bâtiment de Louise House (de V22) se trouve sur Dartmouth Road, à Forest Hill. Pourquoi fallait-il privatiser ce bâtiment pour obtenir ce financement ?

  Pour les locataires des huit immeubles de studios de la V22, on pourrait définir la gentrification comme un processus de transformation d’un lieu pour répondre aux goûts de la classe moyenne au sens large, tout en renforçant les logiques commerciales[60]. Certains (les agents immobiliers, par exemple) assimilent parfois les artistes à la cause de la gentrification, ou voient dans la structure/les activités du groupe V22 un symptôme, et non la cause, d’un déplacement entraîné par les marchés. À Lewisham, les intérêts de l’État et des entreprises transnationales ainsi que les investisseurs étrangers anonymes semblent converger. Et ce sont eux, et non pas les artistes, qui préparent le terrain de la culture. La légitimité culturelle se transforme en industrie des services. Les artistes sont privés de leurs moyens de production à cause des terrains devenus inabordables pour eux. Désormais, seule compte la vision stéréotypée véhiculée par les marchés immobiliers internationaux. À Londres, pas moins de 3 500 artistes risquent de perdre leur atelier de travail entre 2014 et 2019 (soit 30 % des espaces disponibles en 2014[61]).

  Ironie du sort, aux yeux des victimes de cette dé/re-territorialisation (dont les artistes), ces nouveaux « espaces créatifs » incarnent et favorisent leur propre dépossession. L’esthétique obéit à un discours réglementaire imaginaire[62]. Les artistes font l’objet de prévisions et deviennent des sources d’information locale. Toute prise en compte du contexte définit une « zone de conscience » institutionnelle externalisée, qui s’installe progressivement. Les actifs détournés et négociables tels que « l’esprit créatif », « l’esprit social » ou « la propriété collective » accentuent l’aliénation dont seul l’achat peut libérer. La spéculation immobilière internationale incarne une culture locale non durable. Les artistes se retrouvent, du jour au lendemain, aux mains des hommes d’affaires de la classe moyenne, comme Instagram ou la police.

C’est un vrai dispositif, une véritable machine. Ce n’est pas le résultat d’une quelconque évolution. 

  - Artiste locataire anonyme d’un studio V22

  Comme dans le monde d’art, les revendications d’un aspect « social » soutiennent la communication des entreprises et le tableau qu’elle dépeint. Elles font gonfler le prix de l’immobilier et des terrains, « créant des liens de confiance » entre les investisseurs et les « parties intéressées » (du moins jusqu’à la sortie du marché). La Banque mondiale décrit le capital social comme « le ciment qui maintient [les institutions] ensemble[63] ». Pour Londres, « l’offre culturelle » peut apparaître comme plus qu’un simple prétexte pour servir d’autres intérêts financiers. Certains commencent à avoir le sentiment que c’est leur existence même qui est indexée. Les résidents (incluant des artistes) simultanément activent et sont redispersés en périphérie par la ville elle-même. La « participation communautaire » ne renvoie pas ici à la production socio-politique, mais à un mode de [fausse] représentation et à l’ambition qui sous-tend son modèle de valeur[64]. Elle est préétablie. Il y a l’art contemporain, et l’art contemporain imposé. Et ce n’est qu’un élément de l’Histoire. Une façon de poursuivre le programme.

Nous sommes ravis que Galileo Resources acquière des intérêts dans Rare Earth Project, notre projet à fort potentiel basé dans la nouvelle province dynamique de Muchinga en Zambie. […] C’est une bonne nouvelle pour tout le monde, et tout particulièrement pour les habitants de Muchinga, sachant l’impact que cela va avoir sur l’emploi, la participation communautaire, la croissance économique et le développement des infrastructures[65].

  - Vast Resources[66] (Extraction minière)

La première dame Grace Mugabe a précisé ses accusations de trafic illicite de diamants à l’encontre de la Vice-Présidente Joice Mujuru en affirmant que cette dernière détenait African Consolidated Resources[67]. […] Grace Mugabe a déclaré que Mujuru a créé ACR dans une tentative de contrôler les ressources minières du pays et de fomenter un complot pour chasser le président Robert Mugabe, jugé trop âgé.

  - New Zimbabwe, 23 octobre 2014[68]

  Dans des paysages marqués par la dévastation (tels que les logements abordables à Londres, ou l’exploitation à ciel ouvert au Zimbabwe), on en appelle encore à la « participation communautaire », tel un tableau incantatoire, tout en offrant aux spéculateurs offshore l’accès aux biens et aux richesses du territoire. On prétend proposer des services culturels d’un côté, tout en assumant le capital qu’incarnent les bénéficiaires mêmes de ces services. L’agence se définit désormais par les personnes qui la représentent, ce qui lui confère une dimension institutionnelle, parrainée par l’État. Ces paradoxes subsistent, mais pourraient peut-être être atténués ou résolus par les artistes qui peuvent (se permettre) d’incarner sérieusement et activement le patrimoine.

  Comme une section émergente d’une foire d’art ou un promoteur immobilier stratégique, reproduire ces paysages, nous fait croire à un monde stable. À Londres, nos représentants locaux ignorent les intérêts conflictuels entre des richesses communes et des richesses privatisées. Il en est de même à l’égard des zones protégées des artistes, où le domaine culturel et la spéculation du marché (avec leurs revendications pour le futur) sont confondus. Tout comme AstroTurf™ procède par des « grass-roots[69]», ou l’exploitation minière à ciel ouvert qui definit un environnement. Les prétextes désespérés pour s’enrichir, priver les gens de leurs droits et les déposséder sont présentés comme des conclusions d’une réflexion sur la justice sociale. Londres perd de son aspect cosmopolite, alors que le Conseil des Arts parraine des promoteurs de propriétés offshore, et les bibliothèques publiques deviennent des biens immobiliers. Comme avec le Brexit, on voit globalement l’augmentation de l’effet décoratif. Comme un enclos érigé par l’État ou une effroyable art fair.

Formes de diamants

Formes de diamants

Traduction de l’anglais : Valeriya Macogon

  1. [1] Cf. http://colouringculture.org/search?q=v22
  2. [2] De 2005 à 2015. Comme indiqué dans « Mapped: 10 years of Britain’s house price boom (and bust) », publié par le Telegraph Newspaper, le 27 février : http://www.telegraph.co.uk/finance/property/house-prices/11432738/Mapped-10-years-of-Britains-house-price-boom-and-bust.html
  3. [3] Conseil de Lewisham, Programme de sauvetage des bibliothèques : rapport de validation du prestataire privilégié, 22 mars 2017 : http://councilmeetings.lewisham.gov.uk/documents/s48849/Libraries%20Savings%20Programme%20approval%20of%20preferred%20provider%20for%20Manor%20House.pdf
  4. [4] Marketing en ligne de V22 : https://twitter.com/dawnafinch/status/878371093500882944
  5. [5] Marketing en ligne de V22 : https://drive.google.com/file/d/1PgHGPPt43_gt1plMWcFYD-TAJWcRUdsX/view?usp=sharing
  6. [6] Rapport provisoire de V22 pour le semestre clôturé le 30 juin 2013 : « V22 London a également eu le plaisir d’apprendre l’acceptation de son offre d’achat de Louise House, un bâtiment classé de catégorie II situé à Forest Hill, dans le sud-est de Londres. » L’appel d’offres a été émis par le quartier londonien de Lewisham pour l’attribution d’un bail locatif de 125 ans à un tarif abordable.
  7. [7] V22 Plc, Résultats définitifs,  31 mai, 2017: https://www.investegate.co.uk/v22-plc–v22o-/prn/final-results/20170531070000P683A/
  8. [8] Demande d’accès à l’information, Conseil des Arts d’Angleterre, https://drive.google.com/open?id=11h5DRogu9lHdOWgMmBsWxcnt_pdxqHEW
  9. [9] http://savelewishamlibraries.blogspot.co.uk/2017/03/library-protest-5pm-this-wednesday.html
  10. [10] Conseil de Lewisham : Programme de sauvetage des bibliothèques actualisé, 13 juillet 2016
  11. [11] Site web de Manor House Library, « @Manor House Library and V22 » : https: //mhlibrary.co.uk
  12. [12] https://beta.companieshouse.gov.uk/company/07590502
  13. [13] https://drive.google.com/open?id=1tjQrs_Fxy3ZnL9pSSRZZlnoNa6u3dQdH
  14. [14] Facture certifiée, op. cit.
  15. [15] Document d’admission V22, pp. 30-32 (Incorporation and Memorandum and articles of incorporation) ; https://drive.google.com/open?id=1W-xaqCkvBNtZbPboLUko0_ra5vLpCDPy
  16. [16] Rapport provisoire de V22 PLC pour le semestre clôturé le 30 juin 2016 : https://www.investegate.co.uk/v22-plc–v22o-/prn/v22-plc-group-s-results-for-six-months-to-30-ju—/20160930070000P31CF/07590502oundation
  17. [17] African Agronimix, exerçant sous le nom de Fisherman Mining, est une entreprise minière au capital de 2 milliards de dollars (https://www.daily-mail.co.zm/1bn-fertiliser-manufacturing-company-on-cards/) ; Andrew Cranswick, directeur déclaré d’African Agonimix, ne figure pas dans le répertoire des entreprises du Royaume-Uni, le Companies House. Kathleen Tara Cranswick est enregistrée comme « membre actif exerçant un contrôle important. » (https://beta.companieshouse.gov.uk/company/10384877/persons-with-significant-control). Roy Tucker est aussi le directeur de 22 Plc. et d’African Agronimix. Andrew Cranswick est associé à l’extraction de diamants, l’exploitation minière et la contrebande d’espèces au Zimbabwe, à une faillite en Australie et à la fraude fiscale dans des zones extraterritoriales (http://www.smh.com.au/business/the-bankrupt-ceo-and-one-hell-of-a-secret-20101123-185pz.html )

    ( http://www.insiderzim.com/acrs-cranswick-a-cowboy-capitalist/) : « S’il y a une transaction à faire, disons que quelqu’un au Zimbabwe me dit : “Écoute, j’ai besoin de sortir de l’argent du pays”, je le présente à Tony, explique Cranswick. Je lui dis : “Voilà le mec en question. Il veut envoyer de l’argent au Royaume-Uni”, ou en Australie ou n’importe où ailleurs, et Tony négocie avec lui. OK ? Et il m’informe de ce qu’il a fait. »

  18. [18] https://services.gov.im/ded/services/companiesregistry/viewcompany.iom?Id=147817
  19. [19] Ibid.
  20. [20] http://www.artscouncil.org.uk/capital-large-grants
  21. [21] Demande d’accès à l’information, Conseils des Arts d’Angleterre, e-mail du 5 juin 2017, 14h36 : https://drive.google.com/open?id=1ZRMWJkiDos_cJgayDINM_5FZNV4wqnDE
  22. [22] Ibid.
  23. [23] E-mail de réclamation envoyé au nom de Monsieur Nicholas Serota, le 12 juillet 2017 : https://drive.google.com/open?id=1SlcWENxWpgjH1pP4HU38iyf5QdkY9OxT
  24. [24] V22, Rapport d’impact de V22 plc, 2013
  25. [25] V22-candidature pour le Conseil des Arts d’Angleterre. Grants for the arts, 2014
  26. [26] 6,50 £/m2 par an au Lewisham Arthouse, contre 24 £/m2 par an pour V22.
  27. [27] Cf. V22 : Résultats définitifs de fin d’année pour l’exercice terminé en 2008/2009/2010/2011/2012/2013/2013/2014/2015/2016 sur http://www.investegate.co.uk/Index.aspx?searchtype=3&words=V22O&pno=2
  28. [28] « Portefeuille immobilier », résultats définitifs de V22 pour l’exercice terminé le 31 décembre 2015 : https://www.investegate.co.uk/v22-plc–v22o-/prn/final-results/20160531070000P3C89/
  29. [29] Rapport provisoire de V22 PLC pour le semestre clôturé le 30 juin 2016 : https://www.investegate.co.uk/v22-plc–v22o-/prn/v22-plc-group-s-results-for-six-months-to-30-ju—/20160930070000P31CF/
  30. [30] Participations dans V22 Plc, 4 février 2016, 16h05: https://drive.google.com/open?id=1pbX9MaGvjxuVdlE7khILmdbqE3YCSpCB
  31. [31] Transactions des dirigeants, 4 février 2016 (2 sur 2) : https://www.investegate.co.uk/v22-plc–v22o-/prn/directors–dealings/20160224160000P709A/
  32. [32] https://markets.ft.com/data/equities/tearsheet/financials?s=V22O:ISD
  33. [33] http://www.investegate.co.uk/v22-plc–v22o-/prn/issue-of-shares/20090731125526P2F78/
  34. [34] http://www.investegate.co.uk/v22-plc–v22o-/prn/purchase-of-artwork-and-issue-of-equity/20111223110000P7028/
  35. [35] http://www.investegate.co.uk/v22-plc–v22o-/prn issue-of-equity-and-total-voting-rights/20121228133540PCD91/
  36. [36] Rapport de V22 Plc, section « Participations des dirigeants/personnes exerçant des responsabilités dirigeantes »
  37. [37] Rapport annuel de V22 Plc pour l’exercice terminé le 31 décembre 2014 : http://www.v22collection.com/media/uploads/isdx/v22-annual-report-ye-dec-2014.pdf
  38. [38] https://markets.ft.com/data/equities/tearsheet/directors?s=V22O:ISD:
  39. [39] https://www.taxjournal.com/articles/swing-pendulum-tax-avoidance-modern-times-28092016
  40. [40] http://www.morningstar.co.uk/uk/news/AN_1396858972944999400/african-consolidated-resources-appoints-roy-pitchford-as-interim-ceo.aspx
  41. [41] http://www.vastresourcesplc.com/wp-content/cache/page_enhanced/vastresourcesplc.com/news/corporate-and-operational-update/_index.html_gzip
  42. [42] http://maravi.blogspot.co.uk/2010/11/sticky-talkzimbabwe-cranswicks-minerals.html
  43. [43] Nigel Tutt, Tax Raiders: The Rossminster Affair, Londres: Financial Training Publications Ltd, 1985.
  44. [44] http://maravi.blogspot.co.uk/2010/11/sticky-talkzimbabwe-cranswicks-minerals.html
  45. [45] Gouvernement du Zimbabwe, Ministre des mines, Obert Mpofu.
  46. [46] https://wikileaks.org/gifiles docs/32/326641_-os-zimbabwe-uk-mining-uk-firm-will-never-mine-zim-diamonds.html
  47. [47] V22, Émission de capitaux et droits de vote, 30 septembre 2015 : https://www.investegate.co.uk/v22-plc–v22o-/prn/issue-of-equity-and-total-voting-rights/20150930150000PA056/
  48. [48] V22, Participations dans l’entreprise, 4 avril 2017 : https://www.investegate.co.uk/v22-plc–v22o-/prn/holding-s–in-company/20130404122824PB467/
  49. [49] Companies House – Fergal Stapleton : https://beta.companieshouse.gov.uk/officers/HHJX_HlADt0khL03DON9fskbyyQ/appointments
  50. [50] v22-london-ltd-fergal-stapleton-conformation : http://www.v22collection.com/artists/fergal-stapleton/
  51. [51] £10,000 par an, étude DACS, 2010 : https://www.dacs.org.uk/latest-news/artist-salary-research?category=For+Artists&title=N
  52. [52] Millwall est un club de football professionnel de Bermondsey, dans le quartier londonien de Lewisham. De 1910 à 1993, le club a joué à ce qui s’appelle maintenant The Old Den in New Cross, avant de déménager dans le stade actuel, appelé The Den.
  53. [53] https://www.theguardian.com/football/2017/jan/25/millwall-cpo-scrapped-lewisham-mayor
  54. [54] https://www.southwarknews.co.uk/news/lewisham-publishes-opening-statement-new-bermondsey-surrey-canal-sports-foundation-inquiry/
  55. [55] Exemple de formulaire de déclaration d’intérêts : http://councilmeetings.lewisham.gov.uk/mgDeclarationSubmission.aspx?UID=182&HID=1003&FID=0&HPID=0
  56. [56] https://www.london.gov.uk/what-we-do/regeneration/advice-and-guidance/specialist-assistance-team
  57. [57] Rapport annuel de V22 sur l’exercice terminé le 31 décembre 2015 : http://library.isdx.com/infostore/Company-Accounts/V22/V22%20Annual%20Report%20YE%20Dec%202015.pdf
  58. [58] « Leaving Bermondsey », http://v22collection.com/blogs/2014/02/14/leaving-bermondsey/
  59. [59] https://drive.google.com/open?id=1lho4wcWuBJIR8ZLcnjTmYPLtOAeutcz8
  60. [60] Le dictionnaire Merriam-Webster définit la gentrification comme « le process de renouvellement et de reconstruction qui accompagne les flux d’entrée de la middle-class ou les gens qui arrivent dans des zones détériorées qui occasionne le plus souvent un déplacement des personnes les plus pauvres ». Le dictionnaire Oxford Living définit la gentrification comme « le process de rénovation et d’amélioration d’une maison ou d’un district de manière à se conformer au goût de la middle class ».
  61. [61] Collectivité du Grand Londres, Étude sur les espaces de travail artistiques, septembre 2014 : https://www.london.gov.uk/sites/default/files/artists_workspace_study_september2014_reva_web_0.pdf
  62. [62] E.g « Meet London’s new generation of sensationalists shaking up the art world »:https://www.standard.co.uk/lifestyle/esmagazine/meet-londons-new-generation-of-sensationalists-shaking-up-the-art-world-a3361126.html

    Publié par le London’s Evening Standard free Daily Newspaper (publié par George Osborne, qui, en tant que chancelier de l’Échiquier 2010-2016, a supervisé six années d’austérité et les réductions de dépenses dans les services publics).

  63. [63] http://www.senscot.net/view_art.php?viewid=1250
  64. [64] Ana Teixeira Pinto, « Artwashing NRX and the Alt-Right », Texte zur Kunst, n°106, juin 2017 : https://www.textezurkunst.de/106/artwashing/
  65. [65] http://www.vastresourcesplc.com/news/galileo-resources-plc-farms-into-nkombwa-hill-rare-earth-project-in-zambia/
  66. [66] Vast resources No. 1 est une entreprise d’extraction minière basée au Royaume-Uni. Roy Tucker est dirigeant de Vast Resources No. 1 et de V22 Plc. Kathleen Tara Cranswick est la PDG et directrice de V22. Andrew Noel Cranswick (son frère) est l’ancien PDG de Vast Resources (ex-African Consolidated Resources plc.). Grace Mugabe a affirmé que c’est la Vice-Présidente zimbabwéenne qui a créé African Consolidated Resources.
  67. [67] Renommé par la suite Vast resources.
  68. [68] http://www.newzimbabwe.com/news-18561-Mujuru+formed+Marange+owner+ACR/news.aspx
  69. [69] Astroturfing est la pratique consistant à masquer les sponsors d’un message ou d’une organisation pour que cela apparaisse comme comme provenant d’une communauté de base et était soutenue par elle. C’est une pratique visant à fournir de la crédibilité en refusant des informations sur les connexions financières. Le terme astroturfing est dérivé d’AstroTurf, une marque de moquette synthétique conçue pour ressembler à l’herbe naturelle. Un grassroots est celui qui utilise les personnes dans un district donné comme base d’un mouvement politique ou économique… Les mouvements et les organisations Grassroots impliquent une action collective au niveau local.